Dérives scolaires...

lambdaprime Par Le 29/12/2015 à 21:15 1

Un constat échappant encore à beaucoup, est l'augmentation exponentielle de la phobie scolaire.

L'école étant obligatoire jusqu'à 16 ans, ce phénomène contraint un nombre grandissant de parents, angoissés et désorientés à rechercher des systèmes éducatifs de substitution (cours singuliers, …). Ces nouvelles structures sont, au passage, de qualité plus ou moins bonnes, voire se révèlent être une aubaine pour certains face à un désarroi... et un nouveau besoin apparemment non couvert.

Pourquoi ce phénomène n'a t-il rien de surprenant ?

  • Parce que la société de consommation est confrontée à un durcissement extrêmement fort de ces exigences, se traduisant par une violence de plus en plus implacable.
  • Parallèlement, l’Éducation Nationale n'a pas bougé dans ses fondamentaux depuis sa naissance. Si, dans son histoire, elle a d'abord fait sortir une partie importante de citoyens de l'inculture totale, puis de génération en génération fait émerger en masse, les travailleurs de nos sociétés, elle n'a pas su évoluer.

Développer l'intelligence et transmettre les connaissances forment la toile de fond incontournable, mais….uniquement la toile de fond. La vraie mission devrait être celle d'accompagner l'enfant -puis l'adolescent- à devenir un adulte, responsable, qui s'accomplit dans le travail de la cité, au travers de ses propres talents. Hors à chaque futur adulte correspond un talent… et réciproquement.

Et le monde de l'entreprise n'a pas la vocation et encore moins les moyens (même s'il est souhaitable qu'un patron s'attache à créer une « respiration » dans sa main d’œuvre). Donc qui d'autre que l' « entreprise qui construit les adultes » a les clés pour aider chacun à découvrir, puis à libérer son talent… au profit de tous ? 

Pour conclure, face à la dureté du monde économique, il faut que l'enseignement passe d'un paradigme « éducation de masse  pour un avenir individuel» à un paradigme « éducation de l'individu pour un avenir collectif ». L'enfant et l'adolescent, dans sa spécificité, se retrouvant au centre de l'équation.

L'enseignant doit donc faire évoluer la vision de sa mission et, par-delà sa place dans sa classe. De nombreuses expériences (Montessori,…) ont montré que c'était possible.

Donc voir la perdition provoquée par des phobies scolaires, de plus en plus nombreuses, n'est-elle pas le stimulus nécessaire pour "vraiment de se remettre en question"...

 

Commentaires

  • HENRY

    1 HENRY Le 07/02/2016

    On peut aussi se demander si les élèves "phobiques scolaires" ou pas, qui rejettent l'éducation nationale, ne seraient pas les futurs adultes non conformistes, appelés à jouer le rôle de "sel dans la pâte", bien nécessaire dans une société qui normalise à tout va.

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