La Cité se trouve aux confluents de l’apparente incompatibilité suivante :
- Il est clair que dans l’équation économique actuelle, où les niveaux d’automatisation pour être compétitif sont très poussés, la main d’œuvre « de base » n’a plus -ou que très peu- sa place. Dit autrement, le ratio Valeur Ajoutée Opérationnelle / coût salarial ne permet pas de dégager un SMIC, pour de nombreuses taches.
- Une ambition citoyenne se baserait –naturellement- sur les deux piliers suivants :
- Notion de Devoir : Tout citoyen doit participer à l’activité de la Cité,
- Notion de Droit : Tout Citoyen a le droit à une vie décente.
Hors, on se trouve face à l’affreux constat de l’existence d’une équation de rentabilité économique humaine. Face à cela, les choix économiques depuis des décennies se sont traduits par :
- Pour les entreprises, accepter des trous dans la raquette, conséquence de ce seuil de rentabilité économique humaine.
- Pour de nombreux Citoyens, se trouver sans emploi.
- Pour la collectivité, financer des minimums sociaux pour assurer la survie à ces « sans emploi ».
Si on veut redonner du sens à la dualité Cité / Citoyens, (voir B-, ci-dessus),
pourquoi ne pas prendre le problème dans l’autre sens ?
- Se libérer de l’idée contreproductive d’un salaire minimal : en d’autres termes, ré-ouvrir l’accès au travail à des personnes « en deçà du seuil de rentabilité économique humaine », en les rémunérant à la juste valeur de leur travail.
- Les réintégrer (comme tous Citoyens) au devoir de l’impôt sur le revenu.
- Pour ce faire, instaurer dans la grille des Impôts sur le revenu, une ou plusieurs tranches pour les très petits revenus. Ceux-ci seraient négatifs. L’objectif étant que tout Citoyen redeviendrait impliqué et concerné par l’activité et la solidarité de la Cité.
On voit les avantages que l’on pourrait tirer de ce système :
- Pour le Citoyen, lui (re)donner un sens à sa vie dans la Cité, (*)
- Pour l’entreprise, pouvoir mieux caler son équation besoins/ressources, lui évitant des « trous » dans la cartographie de ses ressources (grâce à des salaires calés au plus juste sur les valeurs ajoutées).
- Pour la collectivité d’adosser ses aides sur l’effort du concitoyen, redonnant du sens à l’aide.
Le budget des différentes aides de l’état et de ses collectivités serait considérablement réduit, recentré sur les cas de nécessité absolue (handicap, accidents de la vie,…). Certes, des impôts négatifs apparaitraient mais, d’une part, les sommes affectées serviraient DIRECTEMENT l’économie, et, d’autre part, les montants seraient plus justement répartis entre les Citoyens. Le bilan économique de cette nouvelle distribution ayant par ailleurs toutes les chances d’être positif.
On remettrait ainsi les choses dans l’ordre : c’est l’activité qui est l’épicentre de l’économie, et qui a les clés de l’usage de la richesse humaine. L’état étant le nécessaire garde-fou face à des dirigeants qui ne respecteraient pas ce contrat « Citoyen ».
Et cela permettrait de casser le cercle malsain « exclusion / assistanat » en redonnant à chaque Citoyen un sens et une fierté dans sa Cité.
(*) L’absence de sens est un des facteurs, sans doute majeur, des dérives extrémistes que nous connaissons.