QI, QE, QC... ?
Quotient Intellectuel, Quotient Emotionnel, Quotient (de) Curiosité
La compétitivité demande aux entreprises une performance individuelle et collective toujours accrue. La logique individuelle devant se caler sur celle de l’entreprise qui est celle de la plus grande valeur ajoutée.
Par ailleurs, plus le marché s’ouvre (avec des entrants dans l’arène, toujours plus nombreux) plus les marges sont difficiles à trouver…
- Lors des premières phases de recherche de compétitivité, il a semblé déterminant au monde de l’entreprise de rechercher les profils à grand Quotient intellectuel. L’entreprise qui fait la différence était la plus pertinente dans ces choix techniques, économiques… il fallait des ingénieurs techniques et financiers dotés des neurones les plus performants
- Puis le développement des Produits a atteint le haut de la courbe en « S ». En même temps s’est produite une accélération très forte de la concurrence (elle, se trouvant dans le milieu de cette courbe). Les entreprises ont alors compris que la différence ne se ferait plus seulement sur l’intelligence mais passerait par une optimisation de la gestion émotionnelle. L’asymptote de la sophistication des produits et de l’optimisation des process étant tutoyée, c’est la constance et la vitesse de production qui comptait. Les robots ont apporté celle-ci dans les charges les plus directs (au sens gestion financière), et la main d’œuvre qualifiée (de plus en plus) s’est retrouvée précontrainte par une attente de niveaux de cadence dans la durée, toujours plus élevée.
C’est ainsi que l’on a vu apparaître des « Burn out », naturellement plus vite atteints par les « QE » plus faibles…
Les cadres travaillent le soir et le week-end, toujours plus concentrés (et jugés) sur le quantitatif de taches accomplies.
Ce faisant, se dessine peu à peu une nouvelle donne. Et, fort heureusement, car les « QE » sont, cette fois « au taquet » et, à leur tour, calés sur le haut de la courbe en « S ».
Le numérique, l’arrivée des concepts « UBER » sont en train de contraindre les entreprises à une nouvelle (et forte) évolution :
- Avoir des salariés « intelligents et « émotionnellement solides » ne suffit plus.
- Parallèlement, on voit éclore un peu partout des « clubs » d’innovation.
Vue de ma petite lorgnette (riche de 32 ANS dans un grand groupe), j’ai fait le constat suivant :
- La performance individuelle a très sensiblement cru. Comme dans une fourmilière, chacun connais de mieux en mieux sa tache et l’optimise sans faillir. Mais la gestion collective de la pression s’est retrouvée -le plus souvent- piégée dans une spirale de fuite en avant : « à tout niveau de l’entreprise, on est « le nez dans le guidon ».
- Je perçois –majoritairement- les talents, recentrés presqu’exclusivement sur leur mission contractuelle, leur supérieur l’étant tout autant. Et plus il y a de niveau hiérarchiques, moins les marges d’initiative se ressentent.
- Je les sens pour la plupart, d’excellents soldats au service d’une équation économique implacable. Ils sont un peu des moutons d’un système qui leur échappe. La contrepartie qu’ils trouvent semble se réduire à un niveau de poste et des moyens financiers, qu’ils peinent à utiliser par manque de temps…
- C’est ainsi qu’on ne peut nullement être surpris de l’acceptation, par le plus grand nombre, de notre gouvernance politique. On ne cherche pas d’amélioration collective (on n’en a pas le temps et on est habitué à subir) ou on rentre dans un processus de rejet de supposés coupables…
Aussi, semble t-il impératif, urgent même, de redonner de la respiration dans la coproduction des talents des entreprises.
D’où cette idée de rechercher des personnes à grand QC « Quotient de Curiosité » dont la nature les conduit, constamment à traquer le nouveau, l’innovation…
Facialement, on pourrait craindre un risque de moindre performance dans ce que l’on sait faire (ce que, au passage, le plus grand nombre sait également !) mais cela est compensé par une plus grande agilité à s’adapter, à produire autrement ou autre chose. Hors, l’économie s’oriente vers une plus grande diversification et flexibilité de l’offre.
Celle-ci évoluant d’un paradigme « quantitatif pur » vers un paradigme « qualitatif choisi ». La « pure société de consommation » devrait laisser la place à celle d’une production plus qualitative et plus universelle au service des hommes et de leur planète.