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L’ÊTRE et l’UNIVERS
Lorsque la question politique devient philosophique
Lorsque la question politique devient philosophique
La politique porte sur les actions, l'équilibre, le développement interne et externe de la société, ses rapports internes et ses rapports à d'autres ensembles. Lorsque l'équilibre et les rapports entre ensembles s’effondrent, l'homme doit se ré-interroger sur ses fondamentaux. En d'autres termes, sur la sagesse, qui, comme le disait Aristote, est la science des premiers principes et des premières causes.
A un certain niveau de divergence et de contradiction dans les logiques humaines, il est nécessaire de savoir repartir des liens qui unissent le vivant : celui entre les citoyens de la terre et la terre elle-même.
Lorsque,
- d'un côté, on voit une démographie anarchique, voir irresponsable, et de l'autre, manipulée de façon tout aussi irresponsable par le recours à des techniques de sélections génétiques de plus en plus pointues.
- d'un côté, des pays manquent de main d’œuvre et de l'autre, des populations entières tentent de migrer parce qu'elles n'ont rien.
- d'un côté de la terre, on prend plusieurs douches par jour et de l'autre, il n'y a plus d'eau potable et les terres se dessèchent.
- d'un côté, on éradique les matières premières de la planète pour faire fonctionner son smartphone ou sa voiture et chez l'autre, ce pillage est effectué par de travailleurs de misère qui travaillent dans des conditions insalubres.
- deux pourcents de la planète possèdent plus que les 98 autres et s'en contre-fichent...
la question des rapports entre les hommes, d'une part, et avec leur terre, d'autre part, ne se pose plus sur un terrain politique, mis échec et mat, mais sur le terrain philosophique.
Dès lors que l'action politique n'a plus la main pour enrayer ces injustices, voir ces crimes, c'est finalement la terre qui se charge de dire stop. On réalise aujourd'hui amèrement les dégâts immenses que nos modèles ont provoqués, pour beaucoup, irréversibles.
Pratiquement, où en sont les réponses politiques ?
On assiste à trois types de réponses : l'une totalement démagogique, la deuxième, plus raisonnable mais empêtrée dans le conservatisme et la dernière, que je qualifierais de «révolutionnaire», en ce qu'elle propose une autre philosophie.
La première réponse rencontre de plus en plus de succès. Elle répond aux instincts grégaires qui, face aux difficultés existentielles, prônent le retour sur soi. Si l'on regarde les grandes puissances, la prédominance de choix isolationnistes et l'abandon du multilatéralisme font tache d'huile. Il est vrai qu'en premier abord, il n'est guère étonnant de constater que les pots de fer s'en sortent mieux que les pots de terre qui sont géopolitiquement plus enclins au multilatéralisme et à une approche plus collective. Sans aller chercher loin dans les rapports de force inter continentaux, on a à nos frontières un exemple simple de cette suprématie court-termiste : le succès apporté par la compétition bilatérale entre deux länders, bavarois et de Hesse, dans le domaine automobile. Remarquablement performante, elle ne laisse que les marges faibles à l'ensemble des – autres -, constructeurs généralistes mondiaux.
La deuxième qui défend une politique globale équilibrée entre les continents et les nations, comme la France, a fort probablement perdu la bataille. Ses voisins proches, eux-mêmes, commencent à quitter le navire.
Nonobstant, dans les deux cas de figure, l'économie reste basée sur la consommation et sur un capitalisme qui a perdu ses vertus originelles car kidnappé par l'unique moteur qu'est le profit.
Reste donc une révolution dans la pensée politique, qui dépasse LA politique. Elle rentre dans une dialectique philosophique.
Schématiquement, on doit se décider entre deux visions : la continuité ou la rupture d'avec notre vison amniotique de l'homme isolé de son Univers.
A ce propos, les scientifiques ont découvert, depuis plus d'un siècle, que la place de la terre et, donc des terriens, n'était ni centrée, ni hélio-centrée dans l'Univers, mais singulière (on est même de plus en plus convaincu que notre Univers n'est qu'une perception d'un multivers...).
Plus concrètement, il nous faut choisir collectivement entre :
- La persévérance dans le toujours plus de droits individuels qui s'est accompagnée d'une illusion de posséder toutes les clés de nos destins ; que ce soit dans le choix de nos descendances, de nos modes de consommation, de notre rapport d'usage du «collectif», de nos protections face aux plus démunis qui – facialement – ne peuvent que demander et rien donner...
- le devoir vis à vis de la collectivité, de la population mondiale, de la terre nourricière.
On parle bien ici d'un renversement radical de paradigme qui, théoriquement, ne peut se faire par un claquement de doigt ; et pourtant il y a urgence. Les capacités de la terre et l'extrême danger géopolitique qui court derrière un modèle qui a fait long feu ne nous offrent plus de latitude.
Il est vrai que l'on constate, un peu partout, de nombreuses initiatives qui n'attendent plus rien du politique. Mais, auront-elles la capacité d'être une force d’entraînement suffisante ?
Si on veut être positif, on pariera sur l'exceptionnelle capacité d'adaptation et de résilience humaine.
Mais il est clair que cette nouvelle philosophie de vie imposera beaucoup de sacrifices et d'humilité.
En effet, celle-ci exigera une capacité à la «dépossession». Que ce soit dans les domaines de son «confort», de celui de l'acceptation des limites de la nature, celui de la raison dans ses exigences de maîtrise totale (dans sa reproduction, sa domestication sans limite, son égocentrisme face au sort des autres).
L'homme le plus riche de la planète, convaincu que les ressources de la Terre vont finir par s'épuiser et que l'humanité devra s'installer ailleurs, finance déjà des recherches sur des mégalopoles autonomes flottant dans l'espace, qu'il rêve de construire (négociations avec la NASA).
L'humanité vit à crédit dans tous les sens du terme : la dette financière mondiale est estimée à plus de 7 000 milliard d'Euro et on a consommé, en août, la totalité annuelle des capacités de la terre. Le chronos diplomatique s'accélère, parfois à coup de «Tweet». La crispation gagne nos grands responsables. Emmanuel Macron vient de le dire, à l'orée du lancement du G7 : ne pas céder à la faiblesse du temps présent.
La pérennité de l'humanité, dans son environnement, est en jeu.
Histoire et futur du Cosmos
Histoire et futur du Cosmos
Aux plus hautes énergies accessibles à la physique, il n'y a ni noyaux, ni protons, ni neutrons, rien qu'une soupe de quarks et de gluons (un proton est constitué de quarks liés -comme par une glu- par des nuages de gluons). On appelle cela un plasma de quarks et de gluons, et ce fut l'état dominant de l'Univers environ un dixième de milliardième de seconde après le Big Bang (10-10 s).
Si l'on remonte aux premiers temps de l'Univers, ce plasma était constitué d'électrons libres et de protons, avec quelque 10% de noyaux d'hélium, et des photons diffusés dans toutes les directions.
De plus à l'origine, l'Univers était dominé par des paires de matière et d'antimatière (Des paires proton-antiproton se créaient spontanément à partir du rayonnement aux températures extrêmes des premières nanosecondes de L’Univers). La fournaise initiale n'a laissé derrière elle que très peu d’antimatière. Cette création s'arrêta lorsque l’Univers entra en expansion et se refroidit. La quasi-totalité des antiprotons s’annihilèrent avec les protons, les quelques protons restants étant ceux qui constituent notre Univers.
On introduit l'idée d'une supersymétrie qui pourrait résulter de jets uniques dans les collisions à haute énergie proton-antiproton. Une telle collision libère une énergie qui se matérialise en une cascade de quarks et autres particules de courte durée de vie. Comme la quantité de mouvement doit être conservée durant la collision, un jet de particules émergeant dans une seule direction, et pas dans la direction opposée, serait le signe de la supersymétrie.
Pendant l'ère du rayonnement, avant que ne domine la matière, diverses forces agissaient sur les différentes particules. Il y avait alors compétition entre gravité et pression de rayonnement.
Ces deux agissent sur les fluctuations, que l'on peut considérer comme des ondes sonores dans un fluide essentiellement constitué de particules de lumière, ou photons.
Puis s'est produit l'effet de la brisure de la symétrie originelles entre les forces fondamentales.
-
Le refroidissement a d'abord permis l'apparition d'un mélange stable de protons, de neutrons et d'électrons, briques de base de tous les éléments chimiques.
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L'expansion continuant et la température chutant, les électrons ont été captés par les noyaux et se sont mis à tourner autour, engendrant un processus d'interaction électromagnétique qui est la clé de la chimie.
Après que les atomes d'hydrogènes les plus simples de tous, se soient alors formés, les étoiles ont suivi peu après.
En fait, c'est précisément lorsque la température du rayonnement tomba en dessous de 3000 degrés Kelvin, qu'il n'y eut plus assez de photons énergétiques pour garder la matière sous forme ionisée, l'hydrogène se constitua en atomes. Il resta très peu d'électrons libres. Les photons ne diffusèrent plus et le rayonnement se découpla de la matière.
Deux autres particules sont présentes : les baryons (particules lourdes) et les particules de matière noire de faible interaction (nous sommes essentiellement faits de baryons, tels les protons et les neutrons qui constituent nos molécules).
- Les baryons tombèrent dans les puits du potentiel gravitationnel des fluctuations de la matière noire, ce qui amplifia considérablement la croissance de leurs fluctuations. Quand le gaz de baryons perd de l'énergie et se contracte, il tourne de plus en plus vite. Un disque se forme, qui est lui-même gravitationnellement instable,
- Quand un nuage de matière noire et de matière ordinaire se contracte pour former une galaxie, par exemple, la matière ordinaire se fragmente en étoiles (cela s'est produit à l’époque de la formation des galaxies, un milliard d'années après le Big Bang) mais la matière noire reste intacte. À cause de sa faible interaction, elle ne perd pas d'énergie par rayonnement et reste donc invisible. Au cours de l'évolution cosmique, les particules noires se condensent en nuages noirs, mais pas en
étoiles. (cette matière est sujette à la seule gravité).
L'univers marche sur un fil car d'après les mesures, il est pratiquement plat. Sa masse le met à un point critique, entre un Univers Ouvert, pas toujours en expansion et un Univers Fermé, courbe et qui se refermera un jour sur lui-même. Dans un univers fermé, la gravité finit par supplanter ce qui se passe dans un univers ouvert.
Si son espace plat est en expansion accélérée. Il peut avoir une légère courbure, positive ou négative, ce qui deviendra un élément déterminant pour dire si l’Univers est infini. Ce qui maintient l'Univers dans cet équilibre si ténu entre planéité et expansion accélérée pourrait être l'Énergie sombre.
Il faut savoir que la matière détectée, y compris la matière noire, n'est que le tiers de ce qui est nécessaire pour assurer l'équilibre de l'Univers entre expansion et effondrement gravitationnel. C'est comme cela qu'en complément à sa première théorie de la relativité générale, Einstein avait voulu remédier à cet écart, en introduisant une constante cosmologique, une force destinée à contrer les effets de la gravité.
Einstein avait découvert qu'une forte gravité ralentissait les vibrations lumineuses (décalage vers le rouge).
Notre modèle actuel est basé sur le Big Bang de Friedman et Lemaître. L'interprétation moderne de la constante cosmologique en fait une énergie possédant une pression négative, c'est-à-dire exerçant une force répulsive (une pression positive, au contraire, comme la gravité, exerce une force attractive qui contrarie l'expansion de l'Univers). Elle agit comme une contribution constante, mais négative, à la densité d'énergie de l'Univers. Si l'énergie sombre représentait les deux tiers de la densité critique de l'Univers, la planéité de l'Univers serait expliquée. La pression négative agit comme une antigravité, et provoque l'accélération de l'Univers à grande échelle, Ce champ d'énergie est donc une excellente solution. A noter également que le rayonnement tend vers le rouge lorsqu'une masse s'éloigne de l'observateur (effet DOPLER).
Toutes les densités d'énergie diminuent sauf une, celle de l'énergie noire, qui serait la constante cosmologique. Au tout début, la densité d'énergie de la constante cosmologique était dominé par par la densité de la matière ordinaire et du rayonnement. Son effet était négligeable. Par la suite, c'est l'énergie sombre qui en est venue à dominer. Quand sa densité est devenue supérieure à celle de la densité de matière décalée vers le rouge, l'Univers a connu une phase d'accélération.
QI, QE... QC ?
QI, QE, QC... ?
Quotient Intellectuel, Quotient Emotionnel, Quotient (de) Curiosité
La compétitivité demande aux entreprises une performance individuelle et collective toujours accrue. La logique individuelle devant se caler sur celle de l’entreprise qui est celle de la plus grande valeur ajoutée.
Par ailleurs, plus le marché s’ouvre (avec des entrants dans l’arène, toujours plus nombreux) plus les marges sont difficiles à trouver…
- Lors des premières phases de recherche de compétitivité, il a semblé déterminant au monde de l’entreprise de rechercher les profils à grand Quotient intellectuel. L’entreprise qui fait la différence était la plus pertinente dans ces choix techniques, économiques… il fallait des ingénieurs techniques et financiers dotés des neurones les plus performants
- Puis le développement des Produits a atteint le haut de la courbe en « S ». En même temps s’est produite une accélération très forte de la concurrence (elle, se trouvant dans le milieu de cette courbe). Les entreprises ont alors compris que la différence ne se ferait plus seulement sur l’intelligence mais passerait par une optimisation de la gestion émotionnelle. L’asymptote de la sophistication des produits et de l’optimisation des process étant tutoyée, c’est la constance et la vitesse de production qui comptait. Les robots ont apporté celle-ci dans les charges les plus directs (au sens gestion financière), et la main d’œuvre qualifiée (de plus en plus) s’est retrouvée précontrainte par une attente de niveaux de cadence dans la durée, toujours plus élevée.
C’est ainsi que l’on a vu apparaître des « Burn out », naturellement plus vite atteints par les « QE » plus faibles…
Les cadres travaillent le soir et le week-end, toujours plus concentrés (et jugés) sur le quantitatif de taches accomplies.
Ce faisant, se dessine peu à peu une nouvelle donne. Et, fort heureusement, car les « QE » sont, cette fois « au taquet » et, à leur tour, calés sur le haut de la courbe en « S ».
Le numérique, l’arrivée des concepts « UBER » sont en train de contraindre les entreprises à une nouvelle (et forte) évolution :
- Avoir des salariés « intelligents et « émotionnellement solides » ne suffit plus.
- Parallèlement, on voit éclore un peu partout des « clubs » d’innovation.
Vue de ma petite lorgnette (riche de 32 ANS dans un grand groupe), j’ai fait le constat suivant :
- La performance individuelle a très sensiblement cru. Comme dans une fourmilière, chacun connais de mieux en mieux sa tache et l’optimise sans faillir. Mais la gestion collective de la pression s’est retrouvée -le plus souvent- piégée dans une spirale de fuite en avant : « à tout niveau de l’entreprise, on est « le nez dans le guidon ».
- Je perçois –majoritairement- les talents, recentrés presqu’exclusivement sur leur mission contractuelle, leur supérieur l’étant tout autant. Et plus il y a de niveau hiérarchiques, moins les marges d’initiative se ressentent.
- Je les sens pour la plupart, d’excellents soldats au service d’une équation économique implacable. Ils sont un peu des moutons d’un système qui leur échappe. La contrepartie qu’ils trouvent semble se réduire à un niveau de poste et des moyens financiers, qu’ils peinent à utiliser par manque de temps…
- C’est ainsi qu’on ne peut nullement être surpris de l’acceptation, par le plus grand nombre, de notre gouvernance politique. On ne cherche pas d’amélioration collective (on n’en a pas le temps et on est habitué à subir) ou on rentre dans un processus de rejet de supposés coupables…
Aussi, semble t-il impératif, urgent même, de redonner de la respiration dans la coproduction des talents des entreprises.
D’où cette idée de rechercher des personnes à grand QC « Quotient de Curiosité » dont la nature les conduit, constamment à traquer le nouveau, l’innovation…
Facialement, on pourrait craindre un risque de moindre performance dans ce que l’on sait faire (ce que, au passage, le plus grand nombre sait également !) mais cela est compensé par une plus grande agilité à s’adapter, à produire autrement ou autre chose. Hors, l’économie s’oriente vers une plus grande diversification et flexibilité de l’offre.
Celle-ci évoluant d’un paradigme « quantitatif pur » vers un paradigme « qualitatif choisi ». La « pure société de consommation » devrait laisser la place à celle d’une production plus qualitative et plus universelle au service des hommes et de leur planète.
Liens Education - Vie politique
Le stade ultime de la démocratie est la démocratie directe, exercée par des citoyens instruits, libres et responsables, qui donnent directement leur avis sur les lois et régissent ce qu'ils veulent voir appliqué ou non.
La démocratie représentative, telle qu’elle est devenue, est une « mascarade » permettant à une petite élite de se reproduire par cooptation en réclamant périodiquement l'aval du peuple basé sur n’importe quelle promesse, tablant sur leurs penchants parfois les plus veules et les plus immédiats.
De cette façon, qu'importe celui pour qui on vote, il y a toutes les chances pour qu’il trahisse d’une façon ou d’une autre ses promesses initiales. Ce faisant, on s'exonère de toute responsabilité collective. !!
On voit donc que l’on a besoin d’un trépied de qualités individuelles : instruit, libre et responsable.
- L’instruction est - peut-être - le pied le moins mal loti du triptyque,
- La liberté est, sans doute, la notion la plus ambigüe qui soit. Déjà, individuellement on aspire à toute liberté qui n’empiète pas sur celle des autres… mais les besoins individuels n’étant pas tous identiques, on doit, au mieux, raisonner en « Plus Grand Commun Démultiplicateur ». Cependant, même à cette maille, on se heurte aux limites du troisième « pied »,
- Etre un individu responsable (pour ma part, je dirais, tout simplement adulte). Cela signifie que le citoyen mesure sa place dans la cité au regard de tous ses devoirs. Et de tous ses devoirs, découlent tous ses droits…
C’est probablement sur ce dernier volet du triptyque que se joue la maturité et la réussite d’une cité.
Les promoteurs de cette qualité sont les parents et l’école. Si concernant les premiers, on ne dispose que d’incitations (leviers indirects), on a, en revanche, des leviers directs sur la seconde.
Je reprendrais une formule que j’ai postée via une autre idée de la plateforme :
il faut que l'enseignement passe d'un paradigme « éducation de masse pour un avenir individuel» à un paradigme « éducation de l'individu pour un avenir collectif ».
Dérives scolaires...
Un constat échappant encore à beaucoup, est l'augmentation exponentielle de la phobie scolaire.
L'école étant obligatoire jusqu'à 16 ans, ce phénomène contraint un nombre grandissant de parents, angoissés et désorientés à rechercher des systèmes éducatifs de substitution (cours singuliers, …). Ces nouvelles structures sont, au passage, de qualité plus ou moins bonnes, voire se révèlent être une aubaine pour certains face à un désarroi... et un nouveau besoin apparemment non couvert.
Pourquoi ce phénomène n'a t-il rien de surprenant ?
- Parce que la société de consommation est confrontée à un durcissement extrêmement fort de ces exigences, se traduisant par une violence de plus en plus implacable.
- Parallèlement, l’Éducation Nationale n'a pas bougé dans ses fondamentaux depuis sa naissance. Si, dans son histoire, elle a d'abord fait sortir une partie importante de citoyens de l'inculture totale, puis de génération en génération fait émerger en masse, les travailleurs de nos sociétés, elle n'a pas su évoluer.
Développer l'intelligence et transmettre les connaissances forment la toile de fond incontournable, mais….uniquement la toile de fond. La vraie mission devrait être celle d'accompagner l'enfant -puis l'adolescent- à devenir un adulte, responsable, qui s'accomplit dans le travail de la cité, au travers de ses propres talents. Hors à chaque futur adulte correspond un talent… et réciproquement.
Et le monde de l'entreprise n'a pas la vocation et encore moins les moyens (même s'il est souhaitable qu'un patron s'attache à créer une « respiration » dans sa main d’œuvre). Donc qui d'autre que l' « entreprise qui construit les adultes » a les clés pour aider chacun à découvrir, puis à libérer son talent… au profit de tous ?
Pour conclure, face à la dureté du monde économique, il faut que l'enseignement passe d'un paradigme « éducation de masse pour un avenir individuel» à un paradigme « éducation de l'individu pour un avenir collectif ». L'enfant et l'adolescent, dans sa spécificité, se retrouvant au centre de l'équation.
L'enseignant doit donc faire évoluer la vision de sa mission et, par-delà sa place dans sa classe. De nombreuses expériences (Montessori,…) ont montré que c'était possible.
Donc voir la perdition provoquée par des phobies scolaires, de plus en plus nombreuses, n'est-elle pas le stimulus nécessaire pour "vraiment de se remettre en question"...
Proposition d’une alternative économique recentrée sur la richesse humaine
La Cité se trouve aux confluents de l’apparente incompatibilité suivante :
- Il est clair que dans l’équation économique actuelle, où les niveaux d’automatisation pour être compétitif sont très poussés, la main d’œuvre « de base » n’a plus -ou que très peu- sa place. Dit autrement, le ratio Valeur Ajoutée Opérationnelle / coût salarial ne permet pas de dégager un SMIC, pour de nombreuses taches.
- Une ambition citoyenne se baserait –naturellement- sur les deux piliers suivants :
- Notion de Devoir : Tout citoyen doit participer à l’activité de la Cité,
- Notion de Droit : Tout Citoyen a le droit à une vie décente.
Hors, on se trouve face à l’affreux constat de l’existence d’une équation de rentabilité économique humaine. Face à cela, les choix économiques depuis des décennies se sont traduits par :
- Pour les entreprises, accepter des trous dans la raquette, conséquence de ce seuil de rentabilité économique humaine.
- Pour de nombreux Citoyens, se trouver sans emploi.
- Pour la collectivité, financer des minimums sociaux pour assurer la survie à ces « sans emploi ».
Si on veut redonner du sens à la dualité Cité / Citoyens, (voir B-, ci-dessus),
pourquoi ne pas prendre le problème dans l’autre sens ?
- Se libérer de l’idée contreproductive d’un salaire minimal : en d’autres termes, ré-ouvrir l’accès au travail à des personnes « en deçà du seuil de rentabilité économique humaine », en les rémunérant à la juste valeur de leur travail.
- Les réintégrer (comme tous Citoyens) au devoir de l’impôt sur le revenu.
- Pour ce faire, instaurer dans la grille des Impôts sur le revenu, une ou plusieurs tranches pour les très petits revenus. Ceux-ci seraient négatifs. L’objectif étant que tout Citoyen redeviendrait impliqué et concerné par l’activité et la solidarité de la Cité.
On voit les avantages que l’on pourrait tirer de ce système :
- Pour le Citoyen, lui (re)donner un sens à sa vie dans la Cité, (*)
- Pour l’entreprise, pouvoir mieux caler son équation besoins/ressources, lui évitant des « trous » dans la cartographie de ses ressources (grâce à des salaires calés au plus juste sur les valeurs ajoutées).
- Pour la collectivité d’adosser ses aides sur l’effort du concitoyen, redonnant du sens à l’aide.
Le budget des différentes aides de l’état et de ses collectivités serait considérablement réduit, recentré sur les cas de nécessité absolue (handicap, accidents de la vie,…). Certes, des impôts négatifs apparaitraient mais, d’une part, les sommes affectées serviraient DIRECTEMENT l’économie, et, d’autre part, les montants seraient plus justement répartis entre les Citoyens. Le bilan économique de cette nouvelle distribution ayant par ailleurs toutes les chances d’être positif.
On remettrait ainsi les choses dans l’ordre : c’est l’activité qui est l’épicentre de l’économie, et qui a les clés de l’usage de la richesse humaine. L’état étant le nécessaire garde-fou face à des dirigeants qui ne respecteraient pas ce contrat « Citoyen ».
Et cela permettrait de casser le cercle malsain « exclusion / assistanat » en redonnant à chaque Citoyen un sens et une fierté dans sa Cité.
(*) L’absence de sens est un des facteurs, sans doute majeur, des dérives extrémistes que nous connaissons.
"risque zéro" : nouveau paradigme ?
"Un peuple prêt à sacrifier un peu de liberté pour un peu de sécurité ne mérite ni l'une ni l'autre, et finit par perdre les deux."
(Benjamin Franklin)
Si on prend un peu de temps et de recul sur les grandes évolutions sociétales, on constate parfois avec effroi le résultat de nos soi-disant “progrès humain”.
Il faut dire que la mise en œuvre d’idées quelqu’elles soient, produit une énergie cinétique qui nous emporte facilement au delà de la raison (système du balancier).
Je prends exemple, ici, le sacro-saint précepte de « la sécurité », sensé aider les personnes (et les collectifs) à faire disparaître les risques inhérents à toute action ou décision.
S’il est sain - et raisonnable - de réfléchir avant d’agir, d’ordonner ces actions afin de prévenir d’éventuels dégâts collatéraux qui pourraient survenir, cela l’est beaucoup moins voire absurde si cela est disproportionné :
- Dans le domaine professionnel, il faut savoir évaluer le coût relatif au « risque zéro » et, derrière, sa pertinence réelle.
- Dans la sphère privée, il faut être bien conscient que pour chacun, l’équation risque / sens de l’action est à trouver. La vie est une maladie mortelle, toute la question est de savoir où on met le curseur…
Car est en jeu la manœuvrabilité dans le premier cas et la liberté dans l’autre, dans la manière de les appréhender.
Et cela conduit parfois carrément à des non sens ou des impasses.
Je citerais deux exemples, pour illustrer le propos :
- Dans le monde de l’entreprise, on conditionne les salariés pour qu’ils apportent le maximum dans leur contribution à la Valeur Ajoutée. Le principe d’énergie cinétique précité fait que, dans un contexte de « guerre économique », l’entreprise ne s’arrête pas à la valeur du gain mais à la progression du gain ; ainsi voit-on des cadres de plus en plus « sur-pressés », cela valant pour la plupart d’être « sur-stressés ». Regardons alors, le paradoxe et l’impasse pour les managers. Dans leur Contrat de Performance, ils ont tous, entre autre objectifs, deux indicateurs, que sont la « Valeur Ajoutée Économique Humaine » (HEVA = EVA ÷ ETPs), d’un côté, et le fameux « Tf » taux d’accident du travail, de l’autre. Travaillant dans un grand groupe international, cela m’interpelle chaque année de voir le déception du patron quand il voit tous ces investissements (campagnes d’information, signalétiques, formations) accoucher d’un « Tf » qui n’arrive pas décidemment pas à percer une asymptote. Et bien les deux indicateurs cités plus haut ne font pas « naturellement » bon ménage.
- Dans le monde extraprofessionnel, je citerais un exemple extrêmement édifiant : la pression toujours plus grande sur les « fumeurs ». Notre société moderne - oh combien vertueuse (adjectif qui m’hérisse bien souvent par l’hypocrisie qu’il porte en lui) -, abreuve ces citoyens d’alerte face aux risques encourus par le tabac. Cet acharnement a toujours provoqué en moi un brin de suspicion. Pourquoi donc, s’immiscer, à ce point, dans des choix d’adultes (je choisis ce mot, car le choix, en l’espèce, est litigieux pour les adolescents). Bon sang, si un individu de par son équation personnelle (naissance, histoire et surtout faim de vie), préfère profiter du plaisir ou de l’apaisement que lui procure le tabac pour avancer dans la vie, que de vouloir prolonger celle-ci coute que coute, c’est un droit « suprême » qu’il est tout-à fait inacceptable de lui enlever.
Au passage, deux remarques :
- la cigarette était de mise il y a plus de 50 ans (les films noir et blanc nous l’atteste largement) et il ne semble pas que les cancers du fumeur aient été si prégnants,
- en revanche, depuis, on a assisté à une très forte accélération des diverses pollutions inhérentes à « la société moderne » (dans l’air les CO², NO²,…, dans nos assiettes, les différents composants des engrais, dans notre eau de consommation, la pollution liée à nos rejets qui est re-trafiquée pour être conforme à des ratios fixés par des experts (!!)). Mais là l’économie de la cité a d’autres priorités…
Pour en revenir au tabac, un article de presse m’a apporté un bout de réponse au zèle symptomatique apporté aux campagnes de dénigrement. L’auteur de l’article expliquait, sans ambages, que les conséquences négatives du tabac coûtaient à la société très cher : on pensait tous, aux soins apportés aux cancéreux du poumon ; ils ont grossis si on regarde le coût complet qui intègre les recherches, les coûts de construction, d’utilisation et de maintenance d’appareils toujours plus pointus ,…). Mais, je n’avais jamais vu évoquer dans les coûts supportés par la société, le manque à gagner provoqué par ceux qui n’en réchappait pas !... Il est alors indéniable que l’on constate moins de rentrées d’impôts (directs, mais aussi indirects si l’on considère que le taux de cotisation pour cette population est la même que pour le reste de la population (il y a plus d’actifs « imposés » que d’inactifs ou de « non imposés »).
Pour conclure, il y a une grande hypocrisie et une myopie volontaire dans le sacro-saint dictat de la sécurité.
La majorité semble s’accommoder d’une vie longue et sans saveur, comme si leur seul critère était de « rester le plus longtemps sur cette terre, se souciant beaucoup plus de leur intégrité physique que de l’élévation de sa pensée ». Cela fait l’affaire d’une économie sans âme…
Et, c’est ainsi que l’on retrouve, toujours plus nombreux, des nonagénaires ou plus, séniles, avec l'interdiction de fumer une petite clope mais l'obligation de regarder, tous ensembles, attachés sur leur fauteuil... un épisode de l’inspecteur Derrick.
Les limites du consumérisme
Les limites du consumérisme …
Dans nos sociétés, les modèles économiques basés sur la consommation incitent l’activité à, au-delà de l’inévitable recherche de performance, chercher des niches inexplorées ou partiellement explorées, s’il veut survivre. Cela couvre tous les aspects de la consommation : le plus, le mieux, le plus pratique, le moins cher …
Ce constat est d’autant plus déterminant dans un contexte économique en récession.
Dans cette saga consumériste, les premières sources d’innovation ont consisté à « massifier » l’offre, faisant grimper la rentabilité ; ainsi, les grandes surfaces ont vu le jour, puis les très grandes, puis les « hyper ». A la clé, le double avantage du regroupement de tous les articles en un lieu unique et celui du gain apporté pour le porte-monnaie du consommateur.
Pour améliorer l’attractivité, de nouveaux concepts se sont greffées : la livraison à domicile, les cartes de paiements différés,…
La numérisation de la société a permis d’aller encore beaucoup plus loin. Avec l’arrivée d’Internet, est apparu un autre mode de consommation : l’e-commerce. On est arrivé, cette fois, à proposer au client, une diversité d’articles par domaine quasi infinie et un confort optimum : de multiples aides en ligne pour la sélection de ses articles, disparition de la contrainte de déplacement, possibilité de renoncer à son achat après livraison…
Ce cran supplémentaire dans l’organisation de la consommation accroit la profitabilité grâce à une encore plus grande massification des produits et à la mutualisation des moyens opérationnels (manutention, suivi des commandes,…).
Mais dans ce contexte, quid du petit commerce de proximité ?
La première évolution (massification) a sérieusement abîmé son tissu, naguère très fin : elle l’a tué instantanément dans les petites localités pendant que s’organisaient, tant bien que mal, des cohabitations dans les villes plus importantes.
La deuxième (numérique) continue l’œuvre de déconstruction. On voit maintenant les villes moyennes inexorablement perdre leurs petits commerces, un par un. Leurs marges de manœuvre n’existent plus. Pour beaucoup, continuer revient à financer eux-mêmes leur activité !!
Il est vrai que ce constat en rejoint beaucoup d’autres relatifs aux modes de vie (les « petites » lignes de chemin de fer, les services publics locaux, …). Il est cependant dommage de constater que les conséquences dérivent directement de nos inconséquences :
- on veut gagner du temps, toujours plus de temps, pour approcher l’asymptote virtuelle de l’instantané, tout en profitant de prix totalement optimisés : l’e-commerce est la réponse idéale,
- on veut, quand-même, avoir la possibilité - pour certains produits de les « toucher » et de les « voir » ; mais tout en gardant, bien sûr, l’avantage temps et, bien sûr, un prix attractif : les « grandes surfaces » répondent parfaitement à cette attente,
- et on veut aussi, avoir parfois la possibilité d’échanger avec son vendeur pour avoir, en plus de la vision et du toucher, un conseil spécialisé (le boucher qui connaît ses goûts et ses besoins en volume, le libraire qui connaît ses attentes et la réponse dans l’univers pléthoriques des publications). A noter, au passage, que ce dernier mode participe grandement à la vie sociale des personnes isolées ou plus âgées, au travers des liens humains qu’il oppose au monde de plus en plus désincarné.
S’agissant des librairies, (j’ai été pleinement confronté à cette réalité (*), j’ai relevé la préconisation, qui figure dans plusieurs rapports du ministère de la culture, de marier la proximité et le conseil, d’une part, et le recours au réseau web, d’autre part.
Cependant, l’exploration de telles voies se heurte à des conflits d’intérêts chez les distributeurs. Il est donc très complexe à construire. (les « indépendants n’ont pas la culture du réseau qui s’il était totalement développé aurait, peut-être une chance de peser dans le rapport des forces).
En conclusion, si on part du postulat que :
- Un adulte doit savoir faire un choix pour toute chose et dans toute situation : c’est ce qui le caractérise de l’enfant pour qui tout semble permit,
- Les attentes sont par nature dispersées dans une société faite d’actifs, d’inactifs, de jeunes, moins jeunes et de personnes âgés,
il me semble que nos représentants politiques, notamment locaux, ont le devoir de rappeler aux concitoyens cette réalité et par-delà, de les accompagner dans la prise de conscience que chaque choix implique un RENONCEMENT.
Il est clair que, les choix collectifs doivent être guidés vers des renoncements choisis et non manipulés, pour des intérêts souvent douteux, par la lâche acceptation de l’assouvissement sans discernement de toutes les envies. Cette dernière se traduisant inévitablement par une gestion publique absconde et d’inévitables « pots cassés ».
(*) nous avons fait l’expérience - avec ma femme - de reprendre une librairie dans une ville de 6 500 habitants. Comme toute librairie indépendante et, ce, depuis un certain temps, la viabilité financière est assez critique. Le prix imposé depuis la loi « Lang », conjugué à un édifice d’intermédiaire (que seule la France arrive à construire !) conduit à une « marge produit » extrêmement faible ; et, ce de façon totalement antisymétrique aux exigences de compétences et de disponibilité qu’il réclame !...
Nous avions une clientèle assez conséquente eu égard à la taille de la ville, et fidélisée par une compétence, de longue date, reconnue.
Mais ce fut sans compter sur la décision de l’équipe municipale qui, pressée de satisfaire, à première vue, le plus grand nombre (d’électeurs potentiels ?), d’ouvrir une concurrence dans une grande enseigne de la distribution : taille comparable à la librairie indépendante.
Evidemment, les vrais (1) lecteurs sont restés fidèles à leurs libraires et les consommateurs de livres (1) se sont mis tout de suite à les acheter (cadeaux aux grand-mères, à la fête de pères,…) sur place, au sortir de leur courses hebdomadaires.
Si l’on rajoute, les achats de livres en ligne (2) qui se sont mis à « aspirer » un nombre croissant de clients, notre Chiffre d’affaire a perdu près d’un tiers de sa valeur, très rapidement. L’équation économique du commerce est ainsi passé inéluctablement, de serrée à insoluble.
(1) je n’y mets strictement aucun jugement sur les individus
(2) nous avons appris (par la suite) que les grands noms de l’e-commerce avaient pu négocier, eux, un allègement de la multicouche d’intermédiaires. Leurs marges s’en trouvèrent ravies…
L'astigmatie coupable de l'Education Nationale
L'éducation nationale se cale sur un schéma simpliste et extrêmement quantifié. Les valeurs sont normatives et quantitatives. Il est vrai qu'en première lecture, ce choix fait écho aux idiomes : normes comptables et économiques, mesures du chiffre d'affaire et du cash-flow. Les mesures sociétales s'inscrivent dans ces logiques, en ignorant l'individu et sa spécificité.
S'il est effectivement indispensable d'avoir des ingénieurs de haut niveau qui portent le pays dans les secteurs les plus aboutis et, tout simplement, vers l'avenir, les autres composantes du savoir ne peuvent et ne doivent en rien être occulter ; l'histoire, la littérature, les sciences de l'esprit, l'intelligence manuelle, apportent le terreau indispensable sur lequel les équations peuvent s'exprimer.
Vu sous un autre angle et au même titre qu'un handicapé apporte beaucoup à l'humanité, le cancre, du moins celui qui est répertorié comme tel, possède évidemment en lui des richesses indispensables à l'alchimie collective. La désignation du cancre se fait par le prisme décrit au-dessus et UNIQUEMENT ce prisme ; donc par opposition aux principes d'efficacité, de capacité de travail, de docilité face aux règles et de faculté à coller aux caciques de l'éducation nationale. Et pourtant nombre d'entre eux, si ce n'est tous, portent en eux des capacités qui, si elles débordent de "LA matrice reine" chère à nos inspecteurs d'académies, peuvent en revanche, apporter de l'imagination, du non conformisme propice aux innovations, du sens critique. D'ailleurs, en passant, je ne crois pas que ce soient les "premiers de classe" qui, un jour, aient fait évoluer la civilisation....
De la même façon qu'une société qui n'utilise qu'une partie de ses forces vives, une éducation nationale qui rigidifie ses produits commet une grave erreur et beaucoup de perte en ligne.
Inversement, si elle promeut et valorise plus de diversité, elle rend la performance plus complète plus collective et plus soudée.
Selon ma perception des choses, le travail oh combien complexe à entreprendre est de faire évoluer la grille de valeur dans la société et cela passe d'abord par l'éducation nationale : chaque individu a sa place et un puzzle bien réussi est celui où le manuel, l'intellectuel, le
matheux, le théoricien et le praticien sont valorisé de la même façon. A ce titre, on constate que la "valeur" d'un travail au 21ème siècle est souvent bien déphasée par rapport aux réalités de la contribution de chacun.
Une société (comme une entreprise) réussie est celle ou chaque composante aime ce qu'elle y fait, s'y sent reconnu et considère que les fruits de l'effort du collectif sont un peu les siens. Tout l'inverse d'un trop plein d'adultes qui ont été "sur poussés" par leurs parents dans LA voie royale édictée, source de désillusions, de frustrations, de rancœurs,...qui génère finalement de la contre-productivité.
Les citoyens sont devant, les politiques derrière...
Lassés par la longue agonie de la sphère politique, beaucoup de citoyens, pragmatiques, ont décidé d’avancer…
Le pragmatisme n’est pas un concept novateur. Depuis la nuit des temps, l’homme, comme tout être vivant, s’est adapté à son environnement. Même constat pour les groupes, à commencer par la cellule familiale : « Quand on ne peut manger du saumon, on mange des sardines ». Les rapports de l’humain aux objets, à son environnement et à ses congénères se sont régulièrement calés en fonction des évolutions de l’histoire et de l’état de nos connaissances.
Notre société de consommation s’est imposée au cours des dernières décennies, jusqu’à devenir un paradigme. On a assisté à une montée du pouvoir d’achat, enclenchée lors des « trente glorieuses » et, amplifié, entre autre, par le fait que les foyers se sont mis à travailler à deux. D’un autre côté, le média pris un essor considérable, se révélant un formidable dopant du désir. Si les entreprises y comprirent l’intérêt, puis la nécessité, il n’est pas déplacé de dire qu’il a façonné de façon importante nos façons de vivre... voire nos façons de penser. Enfin, si l’on considère que le désir de posséder fait parti du subconscient collectif, celui-ci s’est transformé progressivement en dépendance.
Mais cela « c’était avant » comme le dit la publicité. Car, par excès de gourmandise (ou de laxisme), l’essor économique français a laissé progressivement des couches - toujours plus nombreuses - de « gras », non nécessaire et non porteur de réelle valeur ajoutée, s’y glisser insidieusement. Comme cela se produit dans tout cycle, l’asymptote a été atteinte puis dépassée : la capacité à consommer régresse, les lourdeurs du système fatigue (le gras finit pas être indigeste) et, chacun réalise peu à peu que cette hyper et désordonnée consommation n’est pas sans conséquence sur la santé de notre terre.
Aussi voit-t-on apparaître dans le conscient individuel, des aspirations à la raison, au pragmatisme et à l’efficacité.
- pragmatisme : le commerce direct de consommateurs à consommateurs, se développe pour des produits neufs ou non neufs, taillant dans l’obésité de la chaîne de consommation,
- efficacité : les citoyens s’organisent entre eux pour répondre à leurs besoins de service ou de travail. De plus en plus d’entreprises et de chercheurs d’emploi se rencontrent via des sites web.
- raison : Les concitoyens (re)découvrent l’économie de la nature - au sens premier - et œuvrent à plus de performance et plus de qualité environnementale pour répondre aux besoins individuels et collectifs.
Bref, le citoyen se réapproprie le sens de l’économie dans sa sphère de vie. Par ailleurs et de façon complémentaire, la notion d’usage commence, petit à petit, à grignoter celle de propriété (là, on assiste, peut-être, aux prémices d’une révolution majeure…).
Alors que nos politiques se sont complètement égarés dans un comportement irresponsable totalement déconnecté de la vie réelle, les électeurs ont décidé par la force des choses, de ne plus les attendre. Pragmatiques, ils les lâchent…
Il devient donc urgent, si on veut éviter les dangers d’une nouvelle équation écrite, directement, par la société civile (plus efficace frontalement mais pas forcément gagnante au niveau collectif), que le politique et ses responsables se repositionnent, devant, avec des acteurs « qui ont déjà avancé, mains dans le cambouis ». Ces derniers redeviendront… nos représentants.
L'idée d'une journée citoyenne
Une journée citoyenne
Le Projet « Nous citoyens » est celui d’une véritable refondation de la cité. Cela touche à son sens même, à son organisation, à ses instances de décisions et à la place du citoyen. Si la structure même de l’édifice doit être remise à plat, repenser et restructurée sur des bases claires, assainies et cohérentes, il n’en demeure pas moins que le citoyen en est l’essence et la substance. Aussi, il faut amener celui-ci à se repositionner, à prendre conscience que la cité n’est pas incarnée par « les autres » mais d’abord par lui-même.
Une organisation humaine, si vertueuse soit-elle, ne peut trouver son souffle que lorsque chaque membre est actif dans l’effort et collectif dans les résultats. Cela passe par une confiance dans l’autre et, corolairement par son engagement personnel, source de confiance de la part des autres.
La clé de la supériorité d’un collectif par rapport à un groupe d’individualités en découle.
Plusieurs concepts ont participé ou participe au lien social : le service militaire obligatoire qui a brassé, pendant plusieurs décennies les populations et les a exposées à l’intérêt général ; le service civique lui a succédé, mais dans un mode beaucoup plus édulcoré ; la journée solidarité met les salariés et les entreprises en prise avec les difficultés des personnes âgées.
Ces expériences ont prouvées que, même dans un contexte citoyen un peu délétère, des choses étaient possibles. D’où l’idée, inspirée de ces trois exemples, d’instaurer une « journée citoyenne ».
Sa spécificité serait d’embarquer tous les citoyens, en âge de travailler, dans un acte de solidarité citoyenne. Pour que cette idée prenne tout son sens, cet acte s’adresserait aux hommes comme aux femmes, aux travailleurs manuels ou non et il n’y aurait pas de dérogations.
Pour permettre la concrétude de ce projet, les domaines proposés devraient couvrir un champ accessible à tous, comme les services à la personne, l'entretien de l'environnement, le soutien scolaire…
Au niveau du financement, le mécanisme de la journée « solidarité » qui est alimenté par les entreprises et les salariés pourrait être repris.
Au niveau du fonctionnement, il pourrait y avoir des contrats locaux passés entre les régions et ces entreprises, celles-ci intégreraient cette main d’œuvre variable et non qualifiée sans charge supplémentaire.
Bien évidemment, il faudrait faire preuve d’imagination pour viabiliser cette idée qui requiert de la flexibilité et de la capacité d’adaptabilité pour des entreprises susceptibles de le supporter, quitte à créer des nouvelles structures intégrant cette contrainte.
Cette idée apporterait une force symbolique à cette nouvelle dynamique de « Nous citoyens ».