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Dérives scolaires...

Le 29/12/2015

Un constat échappant encore à beaucoup, est l'augmentation exponentielle de la phobie scolaire.

L'école étant obligatoire jusqu'à 16 ans, ce phénomène contraint un nombre grandissant de parents, angoissés et désorientés à rechercher des systèmes éducatifs de substitution (cours singuliers, …). Ces nouvelles structures sont, au passage, de qualité plus ou moins bonnes, voire se révèlent être une aubaine pour certains face à un désarroi... et un nouveau besoin apparemment non couvert.

Pourquoi ce phénomène n'a t-il rien de surprenant ?

  • Parce que la société de consommation est confrontée à un durcissement extrêmement fort de ces exigences, se traduisant par une violence de plus en plus implacable.
  • Parallèlement, l’Éducation Nationale n'a pas bougé dans ses fondamentaux depuis sa naissance. Si, dans son histoire, elle a d'abord fait sortir une partie importante de citoyens de l'inculture totale, puis de génération en génération fait émerger en masse, les travailleurs de nos sociétés, elle n'a pas su évoluer.

Développer l'intelligence et transmettre les connaissances forment la toile de fond incontournable, mais….uniquement la toile de fond. La vraie mission devrait être celle d'accompagner l'enfant -puis l'adolescent- à devenir un adulte, responsable, qui s'accomplit dans le travail de la cité, au travers de ses propres talents. Hors à chaque futur adulte correspond un talent… et réciproquement.

Et le monde de l'entreprise n'a pas la vocation et encore moins les moyens (même s'il est souhaitable qu'un patron s'attache à créer une « respiration » dans sa main d’œuvre). Donc qui d'autre que l' « entreprise qui construit les adultes » a les clés pour aider chacun à découvrir, puis à libérer son talent… au profit de tous ? 

Pour conclure, face à la dureté du monde économique, il faut que l'enseignement passe d'un paradigme « éducation de masse  pour un avenir individuel» à un paradigme « éducation de l'individu pour un avenir collectif ». L'enfant et l'adolescent, dans sa spécificité, se retrouvant au centre de l'équation.

L'enseignant doit donc faire évoluer la vision de sa mission et, par-delà sa place dans sa classe. De nombreuses expériences (Montessori,…) ont montré que c'était possible.

Donc voir la perdition provoquée par des phobies scolaires, de plus en plus nombreuses, n'est-elle pas le stimulus nécessaire pour "vraiment de se remettre en question"...

Proposition d’une alternative économique recentrée sur la richesse humaine

Le 20/12/2015

La Cité se trouve aux confluents de l’apparente incompatibilité suivante :

  • Il est clair que dans l’équation économique actuelle, où les niveaux d’automatisation pour être compétitif sont très poussés, la main d’œuvre « de base » n’a plus -ou que très peu- sa place. Dit autrement, le ratio Valeur Ajoutée Opérationnelle / coût salarial ne permet pas de dégager un SMIC, pour de nombreuses taches.
  •  Une ambition citoyenne se baserait –naturellement- sur les deux piliers suivants :
  1. Notion de Devoir : Tout citoyen doit participer à l’activité de la Cité,
  2. Notion de Droit : Tout Citoyen a le droit à une vie décente.

Hors, on se trouve face à l’affreux constat de l’existence d’une équation de rentabilité économique humaine. Face à cela, les choix économiques depuis des décennies se sont traduits par :

  1. Pour les entreprises, accepter des trous dans la raquette, conséquence de ce seuil de rentabilité économique humaine.
  2. Pour de nombreux Citoyens, se trouver sans emploi.
  3. Pour la collectivité, financer des minimums sociaux pour assurer la survie à ces « sans emploi ».

Si on veut redonner du sens à la dualité Cité / Citoyens, (voir B-, ci-dessus),

pourquoi ne pas prendre le problème dans l’autre sens ?

  1. Se libérer de l’idée contreproductive d’un salaire minimal : en d’autres termes, ré-ouvrir l’accès au travail à des personnes « en deçà du seuil de rentabilité économique humaine », en les rémunérant à la juste valeur de leur travail.
  2. Les réintégrer (comme tous Citoyens) au devoir de l’impôt sur le revenu.
  3. Pour ce faire, instaurer dans la grille des Impôts sur le revenu, une ou plusieurs tranches pour les très petits revenus. Ceux-ci seraient négatifs. L’objectif étant que tout Citoyen redeviendrait impliqué et concerné par l’activité et la solidarité de la Cité.

On voit les avantages que l’on pourrait tirer de ce système :

  • Pour le Citoyen, lui (re)donner un sens à sa vie dans la Cité, (*)
  • Pour l’entreprise, pouvoir mieux caler son équation besoins/ressources, lui évitant des « trous » dans la cartographie de ses ressources (grâce à des salaires calés au plus juste sur les valeurs ajoutées).  
  • Pour la collectivité d’adosser ses aides sur l’effort du concitoyen, redonnant du sens à l’aide.

Le budget des différentes aides de l’état et de ses collectivités serait considérablement réduit, recentré sur les cas de nécessité absolue (handicap, accidents de la vie,…). Certes, des impôts négatifs apparaitraient mais, d’une part, les sommes affectées serviraient DIRECTEMENT l’économie, et, d’autre part, les montants seraient plus justement répartis entre les Citoyens. Le bilan économique de cette nouvelle distribution ayant par ailleurs toutes les chances d’être positif.

On remettrait ainsi les choses dans l’ordre : c’est l’activité qui est l’épicentre de l’économie, et qui a les clés de l’usage de la richesse humaine. L’état étant le nécessaire garde-fou face à des dirigeants qui ne respecteraient pas ce contrat « Citoyen ».  

Et cela permettrait de casser le cercle malsain « exclusion / assistanat » en redonnant à chaque Citoyen un sens et une fierté dans sa Cité.

 

(*)     L’absence de sens est un des facteurs, sans doute majeur, des dérives extrémistes que nous connaissons.

 

 

"risque zéro" : nouveau paradigme ?

Le 15/05/2015

"Un peuple prêt à sacrifier un peu de liberté pour un peu de sécurité ne mérite ni l'une ni l'autre, et finit par perdre les deux."

(Benjamin Franklin)

 

Si on prend un peu de temps et de recul sur les grandes évolutions sociétales, on constate parfois avec effroi le résultat de nos soi-disant “progrès humain”. 

Il faut dire que la mise en œuvre d’idées quelqu’elles soient, produit une énergie cinétique qui nous emporte facilement au delà de la raison (système du balancier).

Je prends exemple, ici, le sacro-saint précepte de « la sécurité », sensé aider les personnes (et les collectifs) à faire disparaître les risques inhérents à toute action ou décision.

S’il est sain - et raisonnable - de réfléchir avant d’agir, d’ordonner ces actions afin de prévenir d’éventuels dégâts collatéraux qui pourraient survenir, cela l’est beaucoup moins voire absurde si cela est disproportionné :

-     Dans le domaine professionnel, il faut savoir évaluer le coût relatif au « risque zéro » et, derrière, sa pertinence réelle.

-     Dans la sphère privée, il faut être bien conscient que pour chacun, l’équation risque / sens de l’action est à trouver. La vie est une maladie mortelle, toute la question est de savoir où on met le curseur…

Car est en jeu la manœuvrabilité dans le premier cas et la liberté dans l’autre, dans la manière de les appréhender.

Et cela conduit parfois carrément à des non sens ou des impasses.

Je citerais deux exemples, pour illustrer le propos :

-    Dans le monde de l’entreprise, on conditionne les salariés pour qu’ils apportent le maximum dans leur contribution à la Valeur Ajoutée. Le principe d’énergie cinétique précité fait que, dans un contexte de « guerre économique », l’entreprise ne s’arrête pas à la valeur du gain mais à la progression du gain ; ainsi voit-on des cadres de plus en plus « sur-pressés », cela valant pour la plupart d’être « sur-stressés ».  Regardons alors, le paradoxe et l’impasse pour les managers. Dans leur Contrat de Performance, ils ont tous, entre autre objectifs, deux indicateurs, que sont la « Valeur Ajoutée Économique Humaine »  (HEVA = EVA ÷ ETPs), d’un côté, et le fameux « Tf » taux d’accident du travail, de l’autre. Travaillant dans un grand groupe international, cela m’interpelle chaque année de voir le déception du patron quand il voit tous ces investissements (campagnes d’information, signalétiques, formations)  accoucher d’un « Tf » qui n’arrive pas décidemment pas à percer une asymptote. Et bien les deux indicateurs cités plus haut ne font pas « naturellement » bon ménage.

-     Dans le monde extraprofessionnel, je citerais un exemple extrêmement édifiant : la pression toujours plus grande sur les « fumeurs ». Notre société moderne - oh combien vertueuse (adjectif qui m’hérisse bien souvent par l’hypocrisie qu’il porte en lui) -, abreuve ces citoyens d’alerte face aux risques encourus par le tabac. Cet acharnement a toujours provoqué en moi un brin de suspicion. Pourquoi donc, s’immiscer, à ce point, dans des choix d’adultes (je choisis ce mot, car le choix, en l’espèce, est litigieux pour les adolescents). Bon sang, si un individu de par son équation personnelle (naissance, histoire et surtout faim de vie), préfère profiter du plaisir ou de l’apaisement que lui procure le tabac pour avancer dans la vie, que de vouloir prolonger celle-ci coute que coute, c’est un droit « suprême » qu’il est tout-à fait inacceptable de lui enlever.

Au passage, deux remarques :

-     la cigarette était de mise il y a plus de 50 ans (les films noir et blanc nous l’atteste largement) et il ne semble pas que les cancers du fumeur aient été si prégnants, 

-     en revanche, depuis, on a assisté à une très forte accélération des diverses pollutions inhérentes à « la société moderne » (dans l’air les  CO², NO²,…, dans nos assiettes, les différents composants des engrais, dans notre  eau de consommation, la pollution liée à nos rejets qui est re-trafiquée pour être conforme à des ratios fixés par des experts (!!)). Mais là l’économie de la cité a d’autres priorités…

Pour en revenir au tabac, un article de presse m’a apporté un bout de réponse au zèle symptomatique apporté aux campagnes de dénigrement. L’auteur de l’article expliquait, sans ambages, que les conséquences négatives du tabac coûtaient à la société très cher : on pensait tous, aux soins apportés aux cancéreux du poumon ; ils ont grossis si on regarde le  coût complet qui intègre les recherches, les coûts de construction, d’utilisation et de maintenance d’appareils toujours plus pointus ,…). Mais, je n’avais jamais vu évoquer dans les coûts supportés par la société, le manque à gagner provoqué par ceux qui n’en réchappait pas !... Il est alors indéniable que l’on constate moins de rentrées d’impôts (directs, mais aussi indirects si l’on considère que le taux de cotisation pour cette population est la même que pour le reste de la population (il y a plus d’actifs « imposés » que d’inactifs ou de « non imposés »).

Pour conclure,  il y a une grande hypocrisie et une myopie volontaire dans le sacro-saint dictat de la sécurité.

La majorité semble s’accommoder d’une vie longue et sans saveur, comme si leur seul critère était de  « rester le plus longtemps sur cette terre, se souciant beaucoup plus de leur intégrité physique que de l’élévation de sa pensée ». Cela fait l’affaire d’une économie sans âme…

Et, c’est ainsi que l’on retrouve, toujours plus nombreux, des nonagénaires ou plus, séniles, avec l'interdiction de fumer une petite clope mais l'obligation de regarder, tous ensembles, attachés sur leur fauteuil... un épisode de l’inspecteur Derrick.

Les limites du consumérisme

Le 09/05/2015

Les limites du consumérisme …

Dans nos sociétés, les modèles économiques basés sur la consommation incitent l’activité à, au-delà de l’inévitable recherche de performance, chercher des niches inexplorées ou partiellement explorées, s’il veut survivre. Cela couvre tous les aspects de la consommation : le plus, le mieux, le plus pratique, le moins cher …

Ce constat est d’autant plus déterminant dans un contexte économique en récession.  

Dans cette saga consumériste, les premières sources d’innovation ont consisté à « massifier » l’offre, faisant grimper la rentabilité ; ainsi, les grandes surfaces ont vu le jour, puis les très grandes, puis les « hyper ». A la clé, le double avantage du regroupement de tous les articles en un lieu unique et celui du gain apporté pour le porte-monnaie du consommateur.

Pour améliorer l’attractivité, de nouveaux concepts se sont greffées : la livraison à domicile, les cartes de paiements différés,…

La numérisation de la société a permis d’aller encore beaucoup plus loin. Avec l’arrivée d’Internet, est apparu un autre mode de consommation : l’e-commerce. On est arrivé, cette fois, à proposer au client, une diversité d’articles par domaine quasi infinie et un confort optimum : de multiples aides en ligne pour la sélection de ses articles, disparition de la contrainte de déplacement, possibilité de renoncer à son achat après livraison…

Ce cran supplémentaire dans l’organisation de la consommation accroit la profitabilité grâce à une encore plus grande massification des produits et à la mutualisation des moyens opérationnels (manutention, suivi des commandes,…).

Mais dans ce contexte, quid du petit commerce de proximité ?

 La première évolution (massification) a sérieusement abîmé son tissu, naguère très fin : elle l’a tué instantanément dans les petites localités pendant que s’organisaient, tant bien que mal, des cohabitations dans les villes plus importantes.

La deuxième (numérique) continue l’œuvre de déconstruction. On voit maintenant les villes moyennes inexorablement perdre leurs petits commerces, un par un. Leurs marges de manœuvre n’existent plus. Pour beaucoup, continuer revient à financer eux-mêmes leur activité !!

 Il est vrai que ce constat en rejoint beaucoup d’autres relatifs aux modes de vie (les « petites » lignes de chemin de fer, les services publics locaux, …). Il est cependant dommage de constater que les conséquences dérivent directement de nos inconséquences :

-    on veut gagner du temps, toujours plus de temps, pour approcher l’asymptote virtuelle  de l’instantané, tout en profitant de prix totalement optimisés : l’e-commerce est la réponse idéale,

-    on veut, quand-même, avoir la possibilité - pour certains produits de les « toucher » et de les « voir » ; mais tout en gardant, bien sûr, l’avantage temps et, bien sûr, un prix attractif : les « grandes surfaces » répondent parfaitement à cette attente, 

-    et on veut aussi, avoir parfois la possibilité d’échanger avec son vendeur pour avoir, en plus de la vision et du toucher, un conseil spécialisé (le boucher qui connaît ses goûts et ses besoins en volume, le libraire qui connaît ses attentes et la réponse dans l’univers pléthoriques des publications). A noter, au passage, que ce dernier mode participe grandement à la vie sociale des personnes isolées ou plus âgées, au travers des liens humains qu’il oppose au monde de plus en plus désincarné.

 S’agissant des librairies, (j’ai été pleinement confronté à cette réalité (*), j’ai relevé la préconisation, qui figure dans plusieurs rapports du ministère de la culture, de marier la proximité et le conseil, d’une part, et le recours au réseau web, d’autre part.

Cependant, l’exploration de telles voies se heurte à des conflits d’intérêts chez les distributeurs. Il est donc très complexe à construire. (les « indépendants n’ont pas la culture du réseau qui s’il était totalement développé aurait, peut-être une chance de peser dans le rapport des forces).

En conclusion, si on part du postulat que :

-     Un adulte doit savoir faire un choix pour toute chose et dans toute situation : c’est ce qui le caractérise de l’enfant pour qui tout semble permit,

-     Les attentes sont par nature dispersées dans une société faite d’actifs, d’inactifs, de jeunes, moins jeunes et de  personnes âgés,

il me semble que nos représentants politiques, notamment locaux, ont le devoir de rappeler aux concitoyens cette réalité et par-delà,  de les accompagner dans la prise de conscience que chaque choix implique un RENONCEMENT.

 

Il est clair que, les choix collectifs doivent être guidés vers des renoncements choisis et non manipulés, pour des intérêts souvent douteux, par la lâche acceptation de l’assouvissement sans discernement de toutes les envies. Cette dernière se traduisant inévitablement par une gestion publique absconde et  d’inévitables « pots cassés ».

(*) nous avons fait l’expérience - avec ma femme - de reprendre une librairie dans une ville de 6 500 habitants. Comme toute librairie indépendante et, ce, depuis un certain temps, la viabilité financière est assez critique. Le prix imposé depuis la loi « Lang », conjugué à un édifice d’intermédiaire (que seule la France arrive à construire !) conduit à une « marge produit » extrêmement faible ; et, ce de façon totalement antisymétrique  aux exigences  de compétences et de disponibilité qu’il réclame !...

Nous avions une clientèle assez conséquente eu égard à la taille de la ville, et fidélisée par une compétence, de longue date, reconnue.

Mais ce fut sans compter sur la décision de l’équipe municipale qui, pressée de satisfaire, à première vue, le plus grand nombre (d’électeurs potentiels ?), d’ouvrir une concurrence dans une grande enseigne de la distribution : taille comparable à la librairie indépendante.

Evidemment, les vrais (1) lecteurs sont restés fidèles à leurs libraires et les consommateurs de livres (1) se sont mis tout de suite à les acheter (cadeaux aux grand-mères, à la fête de pères,…) sur place, au sortir de leur courses hebdomadaires.

Si l’on rajoute, les achats de livres en ligne (2) qui se sont mis à « aspirer » un nombre croissant de clients, notre Chiffre d’affaire a perdu près d’un tiers de sa valeur, très rapidement. L’équation économique du commerce est ainsi passé inéluctablement, de serrée à insoluble.

 

(1) je n’y mets strictement aucun jugement sur les individus

(2) nous avons appris (par la suite) que les grands noms de l’e-commerce avaient pu négocier, eux, un allègement de la multicouche d’intermédiaires. Leurs marges s’en trouvèrent ravies…

L'astigmatie coupable de l'Education Nationale

Le 09/05/2015

L'éducation nationale se cale sur un schéma simpliste et extrêmement quantifié. Les valeurs sont normatives et quantitatives. Il est vrai qu'en première lecture, ce choix fait écho aux idiomes : normes comptables et économiques, mesures du chiffre d'affaire et du cash-flow. Les mesures sociétales s'inscrivent dans ces logiques, en ignorant l'individu et sa spécificité.

S'il est effectivement indispensable d'avoir des ingénieurs de haut niveau qui portent le pays dans les secteurs les plus aboutis et, tout simplement, vers l'avenir, les autres composantes du savoir ne peuvent et ne doivent en rien être occulter ; l'histoire, la littérature, les sciences de l'esprit, l'intelligence manuelle, apportent le terreau indispensable sur lequel les équations peuvent s'exprimer.

Vu sous un autre angle et au même titre qu'un handicapé apporte beaucoup à l'humanité, le cancre, du moins celui qui est répertorié comme tel, possède évidemment en lui des richesses indispensables à l'alchimie collective. La désignation du cancre se fait par le prisme
décrit au-dessus et UNIQUEMENT ce prisme ; donc par opposition aux principes d'efficacité, de capacité de travail, de docilité face aux règles et de faculté à coller aux caciques de l'éducation nationale. Et pourtant nombre d'entre eux, si ce n'est tous, portent en eux des capacités qui, si elles débordent de "LA matrice reine" chère à nos inspecteurs d'académies, peuvent en revanche, apporter de l'imagination, du non conformisme propice aux innovations, du sens critique. D'ailleurs, en passant, je ne crois pas que ce soient les "premiers de classe" qui, un jour, aient fait évoluer la civilisation....

De la même façon qu'une société qui n'utilise qu'une partie de ses forces vives, une éducation nationale qui rigidifie ses produits commet une grave erreur et beaucoup de perte en ligne.
Inversement, si elle promeut et valorise plus de diversité, elle rend la performance plus complète plus collective et plus soudée.

Selon ma perception des choses, le travail oh combien complexe à entreprendre est de faire évoluer la grille de valeur dans la société et cela passe d'abord par l'éducation nationale : chaque individu a sa place et un puzzle bien réussi est celui où le manuel, l'intellectuel, le
matheux, le théoricien et le praticien sont valorisé de la même façon. A ce titre, on constate que la "valeur" d'un travail au 21ème siècle est souvent bien déphasée par rapport aux réalités de la contribution de chacun.

Une société (comme une entreprise) réussie est celle ou chaque composante aime ce qu'elle y fait, s'y sent reconnu et considère que les fruits de l'effort du collectif sont un peu les siens. Tout l'inverse d'un trop plein d'adultes qui ont été "sur poussés" par leurs parents dans LA voie royale édictée, source de désillusions, de frustrations, de rancœurs,...qui génère finalement de la contre-productivité.

Les citoyens sont devant, les politiques derrière...

Le 19/04/2015

Lassés par la longue agonie de la sphère politique, beaucoup de citoyens, pragmatiques, ont décidé d’avancer…

Le pragmatisme n’est pas un concept novateur. Depuis la nuit des temps, l’homme, comme tout être vivant, s’est adapté à son environnement. Même constat pour les groupes, à commencer par la cellule familiale : « Quand on ne peut manger du saumon, on mange des sardines ». Les rapports de l’humain aux objets, à son environnement et à ses congénères se sont régulièrement calés en fonction des évolutions de l’histoire et de l’état de nos connaissances.

Notre société de consommation s’est imposée au cours  des dernières décennies, jusqu’à devenir un paradigme. On a assisté à une montée du pouvoir d’achat, enclenchée lors des « trente glorieuses » et, amplifié, entre autre, par le fait que les foyers se sont mis à travailler à deux. D’un autre côté, le média pris un essor considérable, se révélant un formidable dopant du désir. Si les entreprises y comprirent l’intérêt, puis la nécessité, il n’est pas déplacé de dire qu’il a façonné de façon importante nos façons de vivre... voire nos façons de penser. Enfin, si l’on considère que le désir de posséder fait parti du subconscient collectif, celui-ci s’est transformé progressivement en dépendance.  

Mais cela « c’était avant » comme le dit la publicité. Car, par excès de gourmandise (ou de laxisme), l’essor économique français a laissé progressivement des couches -  toujours plus nombreuses - de « gras »,  non nécessaire et non porteur de réelle valeur ajoutée, s’y glisser insidieusement. Comme cela se produit dans tout cycle, l’asymptote a été atteinte puis dépassée : la capacité à consommer régresse, les lourdeurs du système fatigue (le gras finit pas être indigeste) et, chacun réalise peu à peu que cette hyper et désordonnée consommation n’est pas sans conséquence sur la santé de notre terre.

Aussi voit-t-on apparaître dans le conscient individuel, des aspirations à la raison, au pragmatisme et à l’efficacité.

              • pragmatisme : le commerce direct de consommateurs à consommateurs, se développe pour des produits neufs ou non neufs, taillant dans l’obésité de la chaîne de consommation,
              • efficacité : les citoyens s’organisent entre eux pour répondre à leurs besoins de service ou de travail. De plus en plus d’entreprises et de chercheurs d’emploi se rencontrent via des sites web.
              • raison : Les concitoyens (re)découvrent l’économie de la nature - au sens premier - et œuvrent à plus de performance et plus de qualité environnementale pour répondre aux besoins individuels et collectifs.

Bref, le citoyen se réapproprie le sens de l’économie dans sa sphère de vie. Par ailleurs et de façon complémentaire, la notion d’usage commence, petit à petit, à grignoter celle de propriété (là, on assiste, peut-être, aux prémices d’une révolution majeure…).

Alors que nos politiques se sont complètement égarés dans un comportement irresponsable totalement déconnecté de la vie réelle, les électeurs ont décidé par la force des choses, de ne plus les attendre. Pragmatiques, ils les lâchent…

Il devient donc urgent, si on veut éviter les dangers d’une nouvelle équation écrite, directement, par la société civile (plus efficace frontalement mais pas forcément gagnante au niveau collectif), que le politique et ses responsables se repositionnent, devant, avec des acteurs « qui ont déjà avancé, mains dans le cambouis ». Ces derniers redeviendront… nos représentants.

L'idée d'une journée citoyenne

Le 19/04/2015

Une journée citoyenne

 Le Projet « Nous citoyens » est celui d’une véritable refondation de la cité. Cela touche à son sens même, à son organisation, à ses instances de décisions et à la place du citoyen. Si la structure même de l’édifice doit être remise à plat, repenser et restructurée sur des bases claires, assainies et cohérentes, il n’en demeure pas moins que le citoyen en est l’essence et la substance. Aussi, il faut amener celui-ci à se repositionner, à prendre conscience que la cité n’est pas incarnée par « les autres » mais d’abord par lui-même.

Une organisation humaine, si vertueuse soit-elle, ne peut trouver son souffle que lorsque chaque membre est actif dans l’effort et collectif dans les résultats. Cela passe par une confiance dans l’autre et, corolairement par son engagement personnel, source de confiance de la part des autres.

La clé de la supériorité d’un collectif par rapport à un groupe d’individualités en découle.

Plusieurs concepts ont participé ou participe au lien social : le service militaire obligatoire qui a brassé, pendant plusieurs décennies les populations et les a exposées à l’intérêt général ; le service civique lui a succédé, mais dans un mode beaucoup plus édulcoré ; la journée solidarité met les salariés et les entreprises en prise avec les difficultés des personnes âgées. 

 

Ces expériences ont prouvées que, même dans un contexte citoyen un peu délétère, des choses étaient possibles. D’où l’idée, inspirée de ces trois exemples, d’instaurer une « journée citoyenne ».

Sa spécificité serait d’embarquer tous les citoyens, en âge de travailler, dans un acte de solidarité citoyenne. Pour que cette idée prenne tout son sens, cet acte s’adresserait aux hommes comme aux femmes, aux travailleurs manuels ou non et il n’y aurait pas de dérogations.

Pour permettre la concrétude de ce projet, les domaines proposés devraient couvrir un champ accessible à tous, comme les services à la personne, l'entretien de l'environnement, le soutien scolaire…

 

Au niveau du financement, le mécanisme de la journée « solidarité » qui est alimenté par les entreprises et les salariés pourrait être repris.

Au niveau du fonctionnement, il pourrait y avoir des contrats locaux passés entre les régions et ces entreprises, celles-ci intégreraient cette main d’œuvre variable et non qualifiée sans charge supplémentaire.

 

Bien évidemment, il faudrait faire preuve d’imagination pour viabiliser cette idée qui requiert de la flexibilité et de la capacité d’adaptabilité pour des entreprises susceptibles de le supporter, quitte à créer des nouvelles structures intégrant cette contrainte.

 

Cette idée apporterait une force symbolique à cette nouvelle dynamique de « Nous citoyens ».